La laine désigne la fibre naturelle d'origine animale, utilisée dans l'univers du textile. Elle provient de la toison d'animaux tels que la chèvre, le mouton, le lama ou le lapin. Mais, la race animale qui produit le plus de laine est sans nul doute le mouton mérinos. D'ailleurs, le terme « laine » est souvent attribué à la fibre obtenue de la toison de mouton. Les autres types de lainage sont désignés par d'autres appellations telles que le cachemire indiquant le tissu en poils de chèvre, l'angora, la matière provenant de la fourrure du lapin angora ou encore le mohair désignant celle de la chèvre angora.
Si l'on remonte un peu dans le temps, la production de cette fibre naturelle remonte probablement à la domestication du bétail au Néolithique, c'est-à-dire vers l'an 10 000 avant J.-C., principalement au Proche-Orient. Avant l'invention des ciseaux pour la tonte, les éleveurs procédaient peut-être à la récolte par simple épilage ou encore par la mue. En effet, à cette époque, les moutons perdaient leurs poils en se frottant contre les arbres. Les éleveurs ont ensuite amélioré la race des ovins, en faisant de ces derniers une espèce entièrement dépendante de l'homme.
C'est au Xe siècle que la production de cette fibre naturelle en Europe a pris un essor considérable, notamment avec le développement du drap de laine. Cette tendance s'est encore améliorée au XIIIe siècle en Angleterre avec la laine Lincoln, une fibre obtenue à partir d'une race de mouton anglaise. L'industrie lainière a connu d'innombrables innovations techniques, tant dans l'élevage que dans le traitement de la fibre. La concurrence est devenue intense, car en dehors de l'Europe, d'autres pays tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine, la Turquie, le Maroc, l'Inde ou encore la Russie ont pu développer leur propre production.
Bien que cette fibre naturelle ait été concurrencée par des fibres artificielles telles que les viscoses, elle n'a jamais perdu de sa superbe, surtout avec l'évolution des techniques modernes. Son image évolue aujourd'hui et la nouvelle génération l'adopte dans ses activités, que ce soit pour le ski, la randonnée, le trekking ou encore le yoga. Tous recherchent des vêtements en fibre d’animaux à la fois chauds, durables et performants. Depuis 2015, la fibre connaît un nouvel âge d'or, si bien que son prix a augmenté en raison d'une forte demande.
L'état des lieux de l'élevage lainier
En 2021, selon une étude, 1 763 milliers de tonnes ont été produites, provenant principalement de la Chine qui détient 20 % de la production, ainsi que de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni. Près de 80 % de la fibre australienne est exportée vers la Chine, où elle est transformée avant d'être distribuée à travers le monde, notamment en Europe, aux États-Unis et au Japon.
Caractéristiques de la fibre laineuse
Généralement, la meilleure fibre provient des moutons âgés de 3 à 6 ans. En une année, un mouton peut produire jusqu'à 3 kilos de fibres fines et jusqu'à 6 kilos de fibres épaisses. La fibre présente plusieurs caractéristiques. D'abord, elle est un excellent isolant thermique en raison du volume d'air qui compose son propre volume (près de 80 %). Comme toutes les fibres naturelles, celle-ci absorbe l'humidité de l'atmosphère et lorsqu'elle s'expose dans une atmosphère sèche, elle perd cette humidité. On dit que le matériau est hygroscopique. Le grand avantage de cette propriété est que la fibre permet de réguler la transpiration corporelle, ce qui promet donc un niveau de confort optimal.
En outre, la fibre possède un caractère élastique dû à la structure hélicoïdale de ses molécules. Ainsi, lorsqu'on étire un tissu fait avec ce matériau, il reprend sans difficulté sa forme initiale. On peut également ajouter que ce matériau est résistant, puisque malgré les pressions subies par la fibre au cours de son traitement, elle préserve son élasticité, mais aussi sa flexibilité. Flexible, dans la mesure où la fibre peut être malmenée sans se casser. Pour avoir un aperçu de la dimension d'une fibre, son diamètre mesure de 13 à 80 microns, tandis que sa longueur varie de 2 à 50 cm.
Les étapes de fabrication du matériau naturel
Avant de profiter d'un beau bonnet en laine, le processus commence par la tonte des moutons, et ce, de manière industrielle.
Récupération de la fibre en industrie
Pour préparer les animaux, ils sont regroupés dans des enclos ou des parcs de contention où ils sont maintenus en position couchée ou debout à l'aide de dispositifs spéciaux. Tout est pensé pour minimiser le stress et les blessures des animaux. Selon l'exploitant, la toison peut être récupérée soit par des tondeurs professionnels, soit à l'aide de machines automatisées. Une fois la toison tondue, tout est collecté dans des sacs ou des conteneurs pour rejoindre les installations de transformation. Les animaux peuvent recevoir des soins supplémentaires après la tonte. Pour apaiser par exemple leur peau, des produits spécifiques peuvent être appliqués. Ils sont ensuite relâchés dans les pâturages pour se remettre de la tonte.
Préparation de la fibre brute
La fibre brute contient évidemment des impuretés telles que de la terre, des débris végétaux, des excréments, mais aussi de la graisse. Elle doit donc passer par le battage ou l'enlèvement de la terre, par l'épaillage ou l'enlèvement des débris végétaux et par le lavage. Cette étape consiste le plus souvent à tremper la fibre dans de l'eau savonneuse à 40 °C. Certaines méthodes utilisent des solvants ou encore le lavage à sec.
Une fois nettoyée, la fibre passe par l'étape de pressage et de rinçage, puis par le séchage. S'ensuit ensuite le processus de tri. La séparation s'effectue en fonction de sa longueur, de l'épaisseur et parfois de la couleur. Mais elle peut se faire aussi selon l'utilisation finale de la fibre : pour le tissage, pour le tricotage, pour le feutre ou encore pour la fabrication d'autres produits textiles.
Cardage de la fibre
Ici, les fibres sont peignées pour être alignées dans la même direction. La texture uniforme va permettre de faciliter le filage ultérieur. L'opération peut être réalisée soit à la main, soit par des machines appelées cardeuses. Dans ce cas, les fibres sont introduites dans des tambours composés de pointes d'acier très fines, lesquelles réalisent l'alignement des fibres tout en les débarrassant des impuretés qui peuvent encore rester.
Peignage
Après le cardage, la fibre naturelle peut subir une autre étape de peignage, cette fois-ci pour enlever les fibres plus courtes qu'on appelle « blousses ». Alors, le ruban de cardage est conduit à travers une série de peignes de plus en plus fins. La laine peignée est utilisée comme matière première dans la fabrication d'articles de haute qualité. Quant à la fibre semi-peignée, elle trouve son usage dans la confection de produits ne nécessitant pas de finition moins poussée, tels que les couvertures ou les tapis.
Filage
Le filage industriel se déroule dans les filatures dans lesquelles les fibres cardées ou peignées sont transformées en fils. Cette opération implique une série d'étirages successifs effectués par des métiers à filer, réduisant progressivement l'épaisseur des mèches ou des rubans initiaux jusqu'à atteindre une taille jusqu'à 400 fois plus fine. Le fil est également tordu et souvent retordu avec un ou plusieurs autres fils dans le processus de moulinage, ce qui le rend plus résistant et plus régulier. Le fil résultant est fin, assez élastique et résistant, en particulier s'il est retordu.
Une fois qu'on obtient du fil laineux de qualité, celui-ci peut rejoindre soit le tissage, soit le tricotage. Il peut par ailleurs subir le foulage ou le feutrage, procédé choisi pour créer des articles en feutre tels que les chapeaux, les casquettes en laine, les tapis, les chaussures et bien d'autres encore.
Teinture
Ce procédé vise à donner de la couleur à la fibre, laquelle est naturellement blanche ou écrue. Il peut ainsi intervenir dans différents stades de la fabrication du fil, que ce soit après le lavage de la fibre, avant la filature ou encore après le tissage ou le tricotage. La teinture peut aussi directement s'appliquer sur les fils.
Les différents produits en laine et leur entretien
Selon son procédé de traitement, ce matériau est particulièrement doux et souple, c'est pourquoi, il est souvent utilisé pour fabriquer des vêtements tels que les pulls, les manteaux et les cardigans. On l'utilise aussi pour confectionner le bonnet en laine, l'écharpe ou encore le foulard. Afin de garder les propriétés du matériau, il est impératif de suivre les instructions d'entretien.
Ainsi, pour le lavage, il est possible de le laver à la main ou en machine, à l'eau tiède ou même à l'eau froide pour éviter le rétrécissement. L'utilisation d'un détergent doux ou spécifique pour les fibres délicates est recommandée. Pendant le lavage, il faut à tout prix éviter de le frotter ou encore de le tordre pour préserver sa qualité. Le séchage se fait à plat dans un endroit sans contact direct avec le soleil. Généralement, le repassage est inutile, mais si le vêtement le requiert, il vaut mieux utiliser une pattemouille. Enfin, pour nettoyer une casquette en laine, un léger brossage avec du savon peut se faire délicatement.
Pour un entretien au quotidien, il est préférable de ne porter un vêtement en fibre naturel d'origine animal qu'une ou deux fois, car le fait de le porter trop longtemps sans le laver favorise l'accumulation d'odeurs et de saletés.